Johanna Lehr identifie des lieux de la capitale qui, du 1er au 20e arrondissement et jusqu’à Drancy, en petite couronne, dessinent la géographie de cette persécution.
Dans son enquête, Au nom de la loi, Johanna Lehr identifie des lieux de la capitale qui, du 1er au 20e arrondissement et jusqu’à Drancy, en petite couronne, dessinent la géographie de cette persécution.
Grâce à des archives inédites, elle dévoile le rôle d’administrations françaises restées invisibles : le Palais de justice, les prisons, la préfecture de Police, les hôpitaux, les gares… autant d’institutions qui, obéissant à un fonctionnement ordinaire dans un moment extraordinaire, ont pris une part active au processus de destruction des Juifs de France.
C’est dans Paris et sa banlieue, point névralgique de leur persécution, que furent raflés près de 29 000 Juifs pendant l’Occupation. Si elle s’est imposée dans la mémoire collective comme le symbole de la répression antijuive, la rafle du Vel d’Hiv a éclipsé une autre forme de violence, plus discrète et quotidienne, qui s’est abattue sur des milliers de Juifs dans la capitale et a abouti à leur déportation : les arrestations individuelles.
C’est alors « au nom de la loi », du règlement ou de l’ordonnance qu’on arrêtait chaque jour ces Juifs à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale.
Johanna Lher est psychologue clinicienne et historienne affiliée à l’USC Shoah Foundation. Elle a consacré sa thèse au renouveau intellectuel et religieux juif en France après la Shoah, issu de l’expérience de la guerre et de la Résistance juive, et l’a publiée sous le titre La Torah dans la cité. En 2014, elle a écrit De l’école au maquis : la résistance juive en France.